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figures et commentaires
EN CAGE
AVEC LES OISEAUX
Dans une demi-cage
de fer doré, des oiseaux volent avec les dés ou se reposent sur leur fil,
un, trois, quatre...
sur fond carré de carreaux alternés noirs ou blancs - l'échiquier où je joue tout le temps - comme le jour et la nuit.
Car les jours vont, la nuit vient
et les jours volent ... mathématiquement.
Ma figure est dessinée au centre - sur carreau noir, comme il se doit - sans yeux, sans oreilles, sans peau. Corps transparent,
image négative qui trouvera sa forme en quelque éternité,
révélation affranchie des jours quand les dés sur leur fil enfin se poseront : un, trois, quatre...
Un oeil dans l'œil d'un masque, l'oreille dans une oreille,
l'un et l'autre - sur carreaux blancs de part et d'autre du portrait - m'ont dessiné les jours, les gens et mon visage.
Aux quatre coins du carré sont quatre carreaux noirs.
( Solides obscurités, immuables et parfaites ).
Chacun me guette armé de son objet, obscène et symbolique :
un stylo qui fut offert, un instrument à cordes caucasien, deux coquillages pêchés en mer de Chine.
Les deux premiers pour dire de me distraire, les deux autres pour me dire l'inévitable transfert
d'histoire en immortalité.
D'ailleurs
sur les deux autres carrés blancs, dessous et dessus l'autoportrait et respectivement,
il y a les moulages d'un crâne humain et d'un Christ...
Ainsi, ma vie tourne en rond dans ce carré couleur de temps. J'y circule au gré des planètes. Mais les dés aussi me déroutent. Un ! J'ai beau écrire avec mon oeil, trois ! mon oreille entend des silences toujours plus inquiétants. Quatre ! Je me scrute, centre d'une rose à tous les vents. Trois ! Je me vois mort. Cinq ! Je navigue sur des mers. Trois ! Je me vois mort. Deux ! L'instrument à cordes. J'ôte un à un les pétales de la rose pubienne. Un silence vierge garde son secret bien serré entre ses lèvres et ses jambes. Six ! L'histoire désintègre les dieux...
J'ai épuisé mon innocence à force de jouer .
Le hasard vienne ou l'infatigable amour pour que l'ordre soit donné de me laisser entrer dans l'ultime hostie blanche !
L'Un .