Séismes... Je viens d'un peuple qui a connu les séismes. Ces déferlements de morts tout à coup. Massifs, oppressifs, survenus de tous côtés. Politiques ( génocide ) et naturels ( tremblement de terre ). Déferlements d'atrocités qui ne tarissent pas, resurgissent de tous côtés. Toujours potentiels à cause du lieu, ce noeud de tensions idéologiques et telluriques. Je viens d'un peuple accablé. Tout s'est brouillé dans ma tête, magma psychologique qui cherche en vain l'apaisement. Tous les chemins s'affolent , les musiques se broient, les signes s'entremêlent... La ville fourmille de carrefours inhumains. Constamment lieu de contorsions aberrantes. Ainsi, l'abstraction sismographique veut rendre compte de l'ébranlement du monde qui s'offre à l'homme tandis qu'il est impuissant à calmer le jeu des traumatismes, des stupéfactions ordonnés par sa propre histoire et qui se sont abattus sur lui sans qu'il y prenne garde. Le mou et le fou, l'apparition et la disparition, le grouillement des contorsions seront quelques-unes des catégories propres à ce genre de figuration, même si d'autres se déchaînent par ailleurs.