présenté pour la première fois au Colloque de Cerisy-la-Salle le 24 août 2006
Arménie : de l'abîme aux constructions d'identité
Dès lors que cette écriture demeurait indéchiffrée depuis près de quatre millénaires, et qu'elle le restera encore longtemps, tout devenait permis. Ce qui restait muet à la science pouvait devenir parole au gré de l'imagination poétique. En restant au plus près des signes, en respectant leur ordonnancement, en restituant leur sens premier ou en jouant sur les formes de leur représentation, nous est ainsi venue une histoire arbitraire, personnelle, tirée de l'inconscient ou racontant une part de notre humanité. Nous l'avons intitulée " Chemin de Crète ".
Chaque face du Disque se présentant comme une spirale, à l'intérieur desquelles sont réparties des groupes de signes (31 pour la face A, 30 pour la face B), le problème était de savoir quel sens de lecture adopter.
Nous avons délibérément suivi les travaux de Louis Godart, spécialiste de la Crète, prenant appui sur son livre " Le disque de Phaistos, l'énigme d'une écriture " (Editions Itanos, 1995) tant pour les transcriptions qu'il a faites des signes présents sur l'objet que pour le sens de lecture préconisé, à savoir de la périphérie vers le centre.
Comme dans un récit, il faut un début et une fin, nous avons
commencé l'écriture de notre " texte " avec le premier
groupe de signes de la face A, situé à la périphérie
du disque, juste après la barre comportant quatre points. Et nous avons
terminé notre texte avec les figures du centre de la face B. Nous avons
suivi en cela les conclusions de Louis Godart qui estime, grâce à
l'analyse des spirales, que " le discours imprimé sur la face
B prolonge le texte de la face A ".
Par ailleurs, la lecture des signes suit l'écriture qui en a été faite, à savoir de la droite vers la gauche, comme le suggère Louis Godart. Dans ce cas, en écriture normalisée, certains signes comme les personnages humains, apparaissent dans leur lecture sinistroverse, à savoir de la circonférence vers le centre. Par exemple le guerrier regarde vers la droite sur le disque, mais vers la gauche pour la lecture.
Enfin, je précise que je n'ai pas suivi Louis Godart quand il réduit l'ensemble des deux disques à 17 séquences séparées par des obliques qui équivaudraient à notre ponctuation.
La lecture par groupes donne ainsi 61 strophes dans notre texte.
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