Yéghishé Tcharents (1897-1937)

 

Ces textes ont été traduits à partir de la version arménienne parue dans le numéro 8 de la Revue Bnagir sous le titre d'Inédits.
La reproduction de cette traduction est strictement interdite sans le consentement de l'auteur.

1
Armig, Armig,
Ton corps est celui d'un garçon,
Corps fin,
Corps feu -
Pareil au roseau du printemps…
Comme je voudrais que tu me viennes -
Ton corps fin tu me le donnes,
Je te caresse et je frémisse
Et que dans mes bras tu tressailles
Ainsi qu'un beau garçon…
Armig, Armig,
Tes lèvres rouges,
Épaisses lèvres enflammées de passion,
Soleil d'été, chaleur et feu…
Le rouge incendie de tes lèvres.

+++
2
Viens, Armig, je veux
Que tu te déshabilles -
Que tu t'assoies nue sur mon corps -
Tu t'enhardisses
Superbe ainsi serais-tu
D'être nue. -
Comme un petit enfant
Mûr pour la moisson.
Armig, je voudrais être
Seul avec toi,
Et te la mettre ensuite…
Embrasser ton corps nu
Pour qu'à mon dard
Se frottent tes hanches rondes.

3
Armig, comme tu ressembles
À un beau garçon !
Ah dévêts-toi, docile !
Joue avec mon roseau…
Je te veux tellement,
Tellement, tellement…
Que ta langue me brûle
Qu'elle me saigne à blanc…
Dresse mon dard nu,
Et ivre de passion,
Je frotte sur ton cul et sur ta chatte
Mon sexe humide…
Je voudrais moi aussi
Me mettre à nu,
Prendre ton corps embrasé
T'enculer…

Dzargadzor 12/07/1936

4
Tu t'endors nue et d'or
Sur une peau de tigre…
Aussi brûlante que le soleil,
Aussi rougissante qu'un feu …
M'approcher de toi en douce
Te caresser par le haut
Et voici que tu te donnes
Dans un soupir : " Meurs ! "


5
Sur tes hanches d'enfant
Le soleil se pose.
Tu as chaud, midi à chevelure de feu,
Ma flamme enfant…
Soleil tu es, henné tu es, orientale.
Sous le jet de mes chants,
Offre-moi l'orient de ton corps
Que je te façonne par la passion et le poème.

6
De nouveau devant moi ton image
De nouveau je te veux,
De nouveau mes pensées se tournent
Vers ton corps embrasé.
De nouveau j'enfonce en pensée
Ma lance de feu en toi,-
Et tu t'évanouis dans ton demi-sommeil,
Avec l'épuisement de tes caresses.

7
Tes seins dans mes paumes
Grenades mûres
Laisse-moi embrasser de tes hanches
Le saint haschisch…
Tes seins dans mes paumes
Grenades chaudes
Serre-moi de tes hanches brûlantes
Corbeille en feu…
Que je me noie dans tes hanches
Source ardente
Tes seins dans mes paumes
Grenades chaudes !

8
J'aurais voulu te voir
Pure et nue,
Sous les rayons de lune,
Et comme un chant
Étreindre tes hanches rondes,
Sucer inassouvi
Tes caresses de feu
Pur et bleu.

9
J'aurais voulu que tu te dresses
Corde tendue
Et caresses tes hanches
Comme en les effleurant
Sans regarder derrière
De ton regard fougueux
Et que te brûle comme une flèche
Ma lance drue


10
Ô reine en habit
De cow-boy !
Donne-moi tes lèvres,
Donne la coupe de l'amour…
Suce avec voracité
Ma lance ardente et pure !
Et donne-moi ton cul
Que je t'envoie en l'air…

11
Vêtue comme un cow-boy
Te voici mauvaise fille.
Je voudrais faire comme si
Je capturais tes hanches….
Assieds-toi sur mes jambes assoiffées
Pose tes hanches
Approche-toi de mon feu
Délicieux !

12
Donne-moi tes seins,
Donne tes hanches ardentes,
Que je m'enivre de ta flamme
Éternellle.
Ah, si j'étais Haffiz comme
Je voudrais la mettre
Dans l'étroit sentier
De tes hanches en feu.

13
Comme un prince d'Iran
Dans mon bassin d'eau pure
Combien de fois, combien
T'aurais-je prise, sœur !
Je lècherais la coupe
Brûlante de tes hanches -
Je prendrais feu par ton feu
Sans fin, sans fin…

 

Les poèmes 3 à 12 ont été tirés des archives Kévork Émine et remis à la Revue Bnagir par Ardachès Émine.


(Avril 2004)

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