1ère partie : extraits

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Mon nom sera un acte dans la vie de mes fils. Homme, je n'étais pas à vendre. Et je suis sous la Force. Inférieur, couvert, enfermé. Autour, les chiens font taire jusqu'aux tumultes du dedans. Sont châtrés les ancêtres, eux si gourmands d'un Siècle accordé à leurs fièvres : ils périssent dans leurs fils falsifiés, dans nos vies domestiques, définissent nos doutes.

Marche ronde dans les chambres. Voici que d'aberrantes libertés nidifient sur l'Europe. Ombreuse marche vers l'an irrespirable de l'Histoire. Des mots se cassent dans nos crânes. (Hors des doctrines qui labourent nos routes veuves, nos langues cherchent leurs pistes clandestines aux respirations). Mon nom n'a de voix que dans ces Maîtres : mesure de notre vie et des raisons. Qui l'entend, la douce ébullition des sangs, des sens, des silences dans mes lignes ? Mes pas nulle part ne sont plus attendus, tant mes fils sont rivés vers leurs climats païens.

Mais les hommes dans leur ennui sont libres, qui mèneront leur aveugle voyage à ces afflux de pistes se tissant au grand jour sur l'écran délébile. Comme l'ébullition restituée d'une Création prise à sa source, à sa force, à son rire même. Et qui entend encore tous les cris de son œil ?

Géographie de routes mortes. Hommes de somme, loués par la terreur aux évangiles et logiciens. Ici, doutes, vieillesses, et toute veille ; toute préface aux morts. Le désert qui mûrit Contre tous les élans. Ici. Le fond des câles, et les nègres du siècle mis au fer du Bien totalitaire. Bêtes qu'on bat, très loin, loin de toute charité, dans l'ordre infranchissable d'un seul Chiffre.

Offense à l'homme qu'on apprivoise aux plus cyniques sciences. Cancers et guerres sous le royaume des Vieillards. (Ma louange fragile est grâce, la fumée du délire recréation du corps). Mais les alliances irrationnelles sont menacées de meurtre humain, comme un soulèvement marin de meutes passant au fil des faux ces plages où des pas empruntaient un sentier d'arbre mort, ouvragé aux pulsations des eaux.

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J'ai refusé l'épidémie des cercles
qu'on trace tout autour de chaque homme jusqu'à sa gorge, jusqu'à tristesse.
Laissez vivre mes doutes. J'ai refusé la mort dans ces nids
où s'enseignent les vols rapaces,les battages de l'air,
non les fleuves imprévus qui vivent dans l'invisible.

Sur nous
Ce n'est pas le meilleur qui règne, mais la ruse. Le maître
Célibataire, non le mariage vers
l'humain. Le temps répète le temps. Les réformes instituent le passé.
Et les révolutions tournent en rond sans erreur, sans tremblement de doctrine
sur tous les rituels du Règne.

J'ai vie
désormais, au fond des sacs
où l'ombre pue. Nous boit.
Nous avons faim de femmes, nous les fleuves
domptés, jadis briseurs de passerelles, de poutres, d'opinions.
Nous si opiniâtres contre les règnes qui nous scellaient.

 

 

 

 

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